Kobayashi's Sunday ||Makoto & Hiroshi||

Les dimanches. Pour le commun des mortels, c’est un jour tranquille où les gens peuvent se reposer et vaquer à leurs loisirs. Pour les Kobayashi Makoto de ce monde, ça signifie devoir faire tout ce qui n’a pas pu être fait durant les six jours précédents. Que ce soit des rencontres avec des ministres, des travaux universitaires, des cours particuliers et etc. Tout ce qui n’entrait pas dans le planning de la semaine est constamment repoussé au dimanche.

Ce qui donne une journée aussi remplie que les autres pour Makoto. Une journée qui n’en finit pas plus que les autres et une journée qui donne envie de fuir très loin. Cependant, bien que le jeune homme se serait bien fait la malle pour vivre quelques heures de détente sous le couvert de l’anonymat, il ne pouvait se le permettre aujourd’hui. Un souper important le soir même. Un examen tout aussi important le lendemain. Dès le souper terminé, il devrait s’enfermer dans ses appartements pour étudier.

Pourtant, là, tout de suite, Makoto n’en pouvait plus. Il avait besoin d’un peu de calme, d’un peu de solitude, mais surtout d’un peu d’évasion. Ce besoin se faisait de plus en plus sentir et ce en permanence. C’était problématique, dans la mesure où il ne pouvait pas se permettre de sortir tous les soirs comme il l’aimerait. À croire qu’il développait une dépendance, comme un drogué! Mais bon, chacun ses problèmes.

Comme il ne pouvait pas sortir maintenant, Makoto avait opté pour la seule évasion qu’il pouvait se permettre au palais. La musique. Bien qu’il préférait la guitare entre amis avec Akira et les autres, le piano avait le même effet apaisant. De plus, avec les cours dont il bénéficiait, dans le but d’enrichir sa culture générale bien sûr, Makoto était devenu assez doué avec cet instrument, pour ne pas dire un très bon pianiste.

Il s’était donc dirigé vers la pièce contenant le piano à queue et s’était installé pour commencer à jouer. À se concentrer uniquement sur les notes à parcourir des doigts, Makoto pouvait se permettre d’oublier un peu tout le reste, ne serait-ce que quelques minutes.
Il n’avait pas fallut bien longtemps entre le moment où Makoto avait commencé à joué et l’arrivé de Kanna. Sans lui jeter le moindre regard, le jeune homme avait reconnu le pas feutrer de sa cadette. Ce n’était pas la première fois qu’elle se glissait à pas de loup dans la pièce pour l’écouter jouer et cette attitude fit pousser un sourire sur les lèvres de l’aîné, comme chaque fois que la chose se produisait.

Sans arrêter de jouer, Makoto tourna lentement la tête vers le canapé où la demoiselle s’était réfugiée. Il adopta un ton mi moralisateur, mi taquin alors qu’il s’adressa à elle :

-Tu sais, normalement, les gens bien élevés s’annoncent lorsqu’ils entrent dans une pièce.

La musique ne s’arrêtant toujours pas, Makoto continua d’observer sa sœur un moment avant de faire un mouvement de tête pour l’inviter à le rejoindre sur le banc où il était assis. Ce serait bien plus convivial de cette manière. Kanna avait beau être sa sœur et vivre sous le même toit que lui, Makoto n’avait pas aussi souvent que cela la chance de passer du temps avec elle qui n’était pas prévu dans un horaire quelconque.

Terminant une pièce de Bach, le ténébreux passa à Mozart sans même y réfléchir un instant. Il n’y avait pas de professeur pour lui dire quoi faire et le reprendre au moindre petit point faible, ce pourquoi Makoto en profitait pour vagabonder dans son répertoire interne comme bon lui semblait. Il devait simplement s’en tenir au classique. Les autres styles de son répertoire ne s’adressaient pas à Makoto, mais à Satoshi…