Broken Kokoro looking for a nurse || Shizuna

Le pire moment de la journée, pour Shizuna aussi, c'était le moment où elle devait réveiller Satan. Certains s'achetaient des réveils matin, et d'autres attendaient que leur bonne se charge de les tirer du sommeil. Satan était de la deuxième catégorie, incapable de programmer un réveil matin, mais particulièrement talentueux pour la contrarier. Tous les matins, avant ses cours pour la semaine, elle devait subir le réveil =.=. Après avoir commencé à ranger l'appartement, lavé quelques trucs, elle était obligée de se faire une raison en jetant un coup d'oeil à sa montre. Il ne se lèverait pas tout seul, une fois de plus.
Vêtue de son uniforme de lycéenne, la jeune fille avait poussé un soupir après ce fameux coup d'oeil. Encore une fois, elle devrait probablement s'attendre au pire. Mais qu'il ne rêve pas trop, elle était une rebelle, elle n'obéirait pas aux ordres, elle serait forte è.é. Euh... c'était pas de l'auto persuasion là ?
La ferme =.=.
Posant la tasse qu'elle venait de laver près de l'évier, elle s'était dirigée vers la chambre du Maître, doucement, sans grande motivation. Une fois devant la porte, elle s'était murmurée un "Fight-oh" d'encouragement avant de le réveiller le plus doucement possible pour ne pas eveiller sa mauvaise humeur. Euh, elle ne venait pas de frapper assez fortement sur la porte ?
Mouais, tout dépend du point de vue !

- C'est l'heure !

Wah, une jeune fille avec une bouille comme elle, ce n'était pas sensée parler avec gentillesse ? Non, Shizuna voulait être une rebelle, pas une faible ! Et puis, parler avec gentillesse au patron, ça relevait plus du suicide qu'autre chose ?
Poussant un soupir à la réponse de Daisuke, elle avait néanmoins ouvert la porte, avec une certaine crainte de ce qui pourrait l'attendre une fois entrée. Cette fois ci, ce serait quoi ? Argh, qu'avait elle fait au bon Dieu pour mériter de bosser dans un tel endroit ? Et qu'avait elle fait à son pauvre cerveau pour venir encore tous les matins ? La deuxième était peut être la meilleure question.
Entrant sans lever les yeux vers le lit, elle avait posé son regard machinalement sur le mur d'en face. Regarder le démon, parfois, ça pouvait insister le démon à reveiller son côté... ben démoniaque. Si toutefois il avait un côté angélique en lui =.= !
Ouais bon, il avait un côté moins terrible. Parfois, il lui arrivait de ne pas être... de ne pas être... Maeda Daisuke !
Et voilà, il était lancé !
Roulant des yeux, elle avait masqué toute gêne de la fille qu'elle était pour se conduire uniquement en rebelle qui avait tout vu dans ce domaine. Et puis... et puis.... Oui, il faudrait un jour que Shizuna nous explique pourquoi une fille qui s'y connaissait dans le domaine sexuel tournait les yeux gênés à la vue de son patron nu.
Hum... ben... ok... ce n'était peut être pas très crédible, mais mieux valait se préserver dans ce cas !

- Même pas en rêve !

La chanson ?
Coucher avec lui imbécile x.x.
Préférant donc laisser une chance à la chanson plutôt que de lui donner l'occasion de se conduire en parfait "je déstabilise les filles mieux que personne", elle avait fait quelques pas de côté pour s'emparer du papier sans lui laisser un coup d'oeil. Ouais, elle s'était même servie de sa main pour empêcher son regard de monter trop haut quand elle l'avait pris.
Baissant les yeux vers celui ci, son visage s'était aussitôt changée dans une expression blasée. Rappelez nous déjà pourquoi elle était venue le réveiller en parfaite employée modèle.
Résistant à l'envie de montrer sa rebellion du regard, elle avait préféré rouler le papier en boule pour montrer son refus et... oui, elle avait bien fait le truc le plus suicidaire qui soit: balancer la boule de papier au visage du belâtre =.=.
Tsukino Shizuna, tu es la plus maso de toutes. Pourtant, à force, elle devrait le savoir qu'il valait mieux chanter plutôt que de lui laisser une chance d'affirmer son autorité.
Lèvres closes, intérieurement, elle était probablement fière d'elle. Mais pour combien de temps ?
Et puis, Daisuke, le grand pervers, s'était levé.
Le réflèxe dans ce genre de cas, même quand on croyait dur comme fer qu'on était une véritable rebelle, était de se cacher les yeux d'une main. Réflèxe stupide qu'elle avait eu devant sa fourberie.
Ne pas le regarder, ne pas le regarder, il allait bien finir par s'habiller. Les gens avaient froid en hiver, les gens normaux en tout cas. Il avait bien une once de normalité non ? Il allait se couvrir, c'était certain è.é
Ouais, ce serait pas mal qu'elle n'affiche plus cette mine rougit par la gêne =.=
Et voilà qui lui demandait un massage en plus de ça ? Sur un ton blasé, Shizuna lui avait répondu sans retirer sa main:

- Désolée, j'ai mal aux doigts.

Pas assez pour te cacher la vue ?
Si Shizuna avait eu la force de regarder, elle l'aurait probablement vu venir et elle aurait fuit dans un lointain pays. Ou en Corée par exemple, pour trouver Ban et monter une association contre les patrons abusifs.
Mais la soubrette n'avait rien vu, elle avait juste entendu le silence, puis des bruits de pas qui se rapprochent, avant qu'il ne... qu'il ne... pose ses mains sur sa poitrine comme si sur son contrat la mention "pelotage autorisé" avait été inscrite.
Rapidement, une fois le choc passé, sa main libre s'était posée sur le front du jeune homme pour tenter de le repousser sans douceur:

- Arrière Satan-sama, je suis armée è.é

Armée de quoi ? Et quand on balance des menaces, on le fait, en temps normal, avec un ton assuré. Après nous, on essaie simplement de te filer des cours.

- EEEEEEEEH ?!

Shizuna, on ne crie pas comme ça dès le matin. Le matin, on parle à voix basse, on est douce, et surtout avec son patron si on veut être payée à la fin du mois !
N'importe quoi ! Qui ne pourrait pas marquer l'etonnement avec ce qu'il venait de lui sortir ? Sérieusement ! La bouche de Shizuna aurait presque pu se détacher si ça avait été possible. Sous le choc, elle avait même retiré sa main de devant les yeux avant de se raviser devant le corps nu de son patron pour la reposer sur ses yeux. Hors de question qu'elle regarde ça, même après ce qu'il venait de lui dire.
Ce type était barge !
Allez Shizuna, aucune chance qu'il ne soit sérieux !
Evidemment baka, il ne voulait pas l'épouser, elle le savait très bien, là n'était pas le problème. Le problème, c'est qu'il était réellement capable de dire ça à son père O.O. Oh mon Dieu, jamais Maeda Daisuke ne mettrait les pieds chez elle ! C'était absolument exclu !
Allez Shizuna, ton père n'irait jamais croire un truc pareil ! Il ne t'engueulerait pas en pensant que tu voulais te marier si jeune.
L'engueuler ? Mais il serait aux anges ! Savoir qu'un type de la classe sociale de Daisuke voulait l'épouser, il verrait le jeune homme comme le messie et il lui donnerait tout le temps raison =.=. Pire, il serait même capable de s'éclipser pour leur laisser l'appartement et leur faire fonder une descendance x.x.

- AHAHAH ! Y'a pas plus marrant que vous Maeda-sama !

Maeda-sama ?
Etre gentille ! Se marrer ! Il devait se marrer aussi O.O ! Il devait prouver qu'il ne ferait jamais ça ! Sinon, elle serait obligée de tuer sur le champ avant de se rendre dans les bois pour planquer le corps.
Ok, aucunes chances qu'elle ne puisse faire une chose pareille =.=. Encore plus quand on savait qu'elle adorait son patron il y a quelques temps.
Ouais, mais ça, c'était quand elle n'était qu'une adolescente ignorante. Elle ne connaissait rien à la vie et était capable de tomber dans le sourire du premier abruti venu.
Parce que maintenant ?
Ouais bon ça, nous ne sommes pas là pour se foutre de la gueule de Shizuna. Nous sommes ici pour éviter un massacre !
Massacre auquel elle ne pensait plus présentement, trop occupée à regarder la fameuse pile de films dans un air qui pouvait se transcrire de manière très précise par le smiley suivant: =.=. Aucunes chances qu'elle ne touche à ces trucs un jour. Elle était pure et innocente, elle réservait son premier baiser pour le Prince Charmant et...
PREMIER BAISER O.O ? Elle n'était pas sensée être experimentée et tout ça ?
Ouais bon, le premier qui dit ça à quelqu'un, en particulier à Daisuke, est un homme mort !

- Je préfère ne pas imaginer. Et puis, il y en a qui n'ont pas le temps pour regarder ce genre de films.

Ouais, parce qu'elle avait un boulot, et être la soubrette de Daisuke prenait du temps. Et puis aussi parce qu'elle était une lycéenne qui voulait terminer le lycée avec succès et...

-Mater ça alors qu'on a un petit ami, c'est débile.

Shizuna avait un petit ami ? Depuis quand ?
...
Ok... la prochaine fois qu'elle voulait se la raconter et faire genre qu'elle l'avait déjà fait un garçon, qu'elle précise "ex", ça ne fera qu'un seul mensonge au lieu de deux x.x. Après le coup de la boulette remarque, on était plus à ça près.
Ne lui adressant pas un seul regard, elle avait poussé un simple râlement à sa réplique. Comment il faisait pour toujours tout ramener à la perversité ? Ce type avait une sorte de don pour ce qui était de toute ramener au sexe. C'était certain =.=.
Préférant ignorer la première partie, un sourire était apparu sur ses lèvres:

- Ouais, va falloir arrêter le Mc Do, c'est clair et net !

Euh... il est pas remarquablement bien foutu ? Allez, pour le peu qu'elle avait bien voulu regarder, elle pouvait au moins admettre qu'il avait un torse dans le genre divin. Qu'il était tout à fait en droit de se comporter en playboy vu son physique et...
La ferme ! On se concentre ! Ce type est moche, repoussant, et absolument énorme ! Au point qu'elle préfère... *o*

- Pourquoi je me cache la vue à votre avis ? C'est une horreur !

Ouais... bon, on se rattrape comme on peut pour expliquer la gêne ! Difficile de la cacher toutefois quand un terrible patron vous pelote. Heureusement, la colère était sans doute plus forte, de quoi justifier un rougissement.
Colère qui avait rapidement laissé place à l'appréhension quand il l'avait entraîné. Résistant, elle n'avait cependant pas toujours retiré sa main de devant ses yeux. Elle s'était contentée d'un inutile "Lâche moi" avant de se retrouver finalement dans la salle de bain. Génial x.x. C'est pas comme ça qu'elle allait pouvoir finir ce boulot ce matin, sans être en retard en cours une fois de plus.
Ses amies au lycée la soutenaient quand elle parlait de son "monstre" de patron. Evidemment, elle n'avait pas precisé comment il était physiquement. Elle avait du lui donner 30 kilos de plus, des boutons, et un look absolument immonde. Ouais, tout ça réellement loin de sa véritable image et...

- Uso !

Oui menteur, ça ne pouvait être qu'un menteur ! Cédant sous le choc, elle avait retiré sa main. Ok, parce qu'il venait de sortir la réplique de la journée, elle n'avait pas pensé à s'écarter de lui. Naturellement, elle devait être un peu rouge vu la proximité, mais elle réglerait ça plus tard. Pour le moment, elle devait fouiller son regard, chercher s'il était sérieux ou non.
Il en avait l'air, mais c'était possible d'être aussi fou ? Fronçant légèrement les sourcils, l'espace de quelques secondes, elle avait semblé avoir un éclair d'illumination. Retirant se main de son menton, elle avait tenté un sourire avant de dire sur un ton qu'elle avait tenté d'être enjoué:

- Un massage ! Tu voulais un massage !

Non maintenant c'était soit la cuisine nue, ou la proposition de mariage au papa.
Ouais ben, il devrait se contenter du massage pour le moment. C'était un bon compromis dont il devrait se satisfaire. Le contournant donc, la jeune fille avait poussé un soupir. Du courage, ce n'était que lui masser les épaules. Posant les mains sur ces dernières après s'être mise sur la pointe de pieds, la soubrette avait commencé à les masser légèrement.

Pourquoi est-ce que cette fille devait toujours démolir ses merveilleux plans et critiquer à chaque fois son amour inconditionnel pour les films porno hein? Kanna au moins, elle n’était pas comme ça, sa petite sirène savait comprendre que le cœur d’un homme n’a besoin que de sexe et de Disney pour vivre, elle acceptait cela. Oh dieu tout puissant, pourquoi n’y avait-il pas plus de Kanna dans le monde? Pourquoi est-ce qu’il fallait que la seule fille capable de le comprendre soit perçue comme un sœur. Na mais si vous lui demandiez, il aurait bien aimé pouvoir être attiré par son amie d’enfance, mais c’était tout bonnement impossible. Ne lui demandez pas d’être attiré par une fille aussi bien en même temps, ou par une fille tout court, il aurait peur de la blesser s’il en venait à aimer. Et ça, il ne voulait plus jamais, son petit cœur était scellés comme le quartier général du FBI, hors d’accès et dans un endroit inconnu. Ou plutôt, comme Area 51, le genre où on ne sait même pas si c’est bien réel. Bah oui… s’il n’avait pas de cœur, ça expliquerait tant de choses. Il dévisageait sa soubrette qui semblait réellement traumatisée par sa proposition de mariage. Pourquoi tant de peur dans sa voix ? Bah au moins, il savait comment la rendre douce et gentille… Sauf qu’elle venait de mentionner un détail intéressant, elle avait un petit ami. Choqué, sa voix se fit plus froide.

« Largues-le. »

Un moment, son regard c’était fait très froid, mais ça avait vite passé. Pourquoi cette réaction soudaine ô grand manitou du vice? Bah parce qu’il était jaloux ! Une servante doit se dévouer entièrement à son maître, elle ne peut pas avoir d’amoureux. Enfin, le truc c’était surtout qu’il n’avait aucune envie de tripoter la copine d’un autre. Imaginez qu’elle sort avec un titan aux muscles d’acier, Dai’ risquait de se faire casser un ongle en tentant de combattre. Et puis, combattre pour garder la propriété de sa soubrette, ce n’était pas vraiment noble. Finalement, il reprit son aplomb et son sourire pervers en se retournant vers elle, toujours dans son plus simple habit. Il ne fallait pas qu’il s’imagine qu’il était jaloux hein. Il lui fallait une bonne raison et heureusement pour lui, elle lui avait fourni. C’est donc avec moquerie qu’il lança :

« Comme ça tu pourras non seulement mater, mais expérimenter. »

Et toc. La prochaine étape, c’était de lui proposer de regarder avec elle. Pendant ce temps, il était occupé à s’admirer dans le miroir. Une tâche ardue quand on connait son niveau d’amour propre. S’il pouvait se demander en mariage, il le ferait chaque fois qu’il voyait son reflet. N’y avait-il pas un homme sur cette terre capable d’atteindre le niveau de perfection de Maeda Daisuke? Non, sans doute pas. Du coup, histoire de ne pas se déprimer d’avantage, il décida de pratiquer son sport favori : l’emmerdement de Shizuna. Ah comme c’était jouissif de la voir toute tendue, comme un lapin qui craint le gros méchant loup. Enfin, après une scène douteuse où le loup portait du cuir – si si , reirei le jure, ce film était effrayant- on ne se surprend plus à ce que les jeux douteux du grand Maeda mélange sadomasochisme et conte de fée. Là, ça fait tout son charme. Sauf que quand même, il pince ça les lèvres lorsqu’elle admit qu’il avait pris du poids. Bon c’était faux, et blâmer le fast food était stupide considérant qu’il n’en consommait pas, mais le faire dire ça, c’était le but recherché. Parce qu’après… il pouvait lancer avec son air de prédateur :

« Je trouvais aussi …que j’avais grossi…. Alors je vais devoir retenir tes services pour plus d’exercices à l’horizontal. Après tout, tu es très expérimentée non? Une pro dans le domaine! Le Kama Sutra n’a plus de secret pour toi. *O* Quelle femme. »

On vous a dit qu’il ne croyait pas un mot de cela hein? Même un vieillard aveugle et sourd saurait dire sans même la connaître, que cette nipponne était aussi pure que les chérubins de l’évangile. Et oui, on fait des références bibliques car on assume son rôle de Satan. On s’entend, elle se cache les yeux et elle est super pudique, et après, elle tente d’assumer son rôle de femme fatale? N’importe quoi. Attirant sa bonniche dans la salle de bain il avait entrepris de s’habiller, au grand bonheur de cette pauvre victime. Classe, peigné et tout beau, il c’était approché pour faire une chose stupide mais qui l’amusait toujours autant : demander sa main. Il ignorait à quel point Papa Tsuki’ était vendu aux riches, mais lorsqu’il l’apprendrait, on peut s’attendre à un coup de foudre d’un gendre pour son futur beau père. Oh oui, les vieux qui lui donnent toujours raison, il les aime à la folie. Mais bon, elle ne semblait pas de cet avis puisqu’elle se dévoua et proposa un massage à la grande surprise du jeune homme. Tout sourire, il se laissa faire.

« Ce que tu es docile Shishi … Tu sais mon film XXX préféré, il commence comme ça. »

Profitons, c’est la seule chose à faire. C’est rare après tout que cette peste se dévoue pour nous. Il profita d’ailleurs de ses doigts qui savaient si bien y faire pendant un bon moment. De toute façon, c’était si rare… Une victoire de plus pour le grand Daisuke. Pourquoi était-ce si important pour lui de charmer la petite demoiselle, on ne sait pas. Mais il aimait bien se payer sa tête, elle était divertissante… Alors qu’il se disait ça, les paroles de son ex lui revienrent en tête. Shizuna aussi, elle le détestait. Elle aussi elle lui avait menti. Il arrêta de sourire et se dégagea.

« Ça suffit, tu vas être en retard. Comme tu es exceptionnellement gentille, je vais te déposer à l’école *O* Je meurs d’envie de voir toutes les jeunes filles là bas. »

Parce qu’elle a le choix? Non. Elle va être en retard sinon et puis, le super canon qui lui sert de patron l’a déjà attrapé par le poignet en la trainant vers la voiture. Et quelle voiture… noire, énorme, classe… elle avait du couter la peau des fesses. Mais avec des parents comme les siens, on peut tout se permettre.

Ouais bon, il ne découvrirait jamais son affreux mensonge ? Et puis, dans le pire des cas, il lui suffisait de demander à un copain de jouer le faux petit ami si l'esprit tordu de son patron mettant en doute ses dires. Elle pouvait toujours demander à Akira, elle le supplierait, prétexterait qu'elle risquait de mourir s'il ne l'aidait pas, elle était même prête à se mettre à genoux pour ne pas casser l'image de la forte Shizuna qui avait un copain avec qui c'était génial au lit ! Argh, la prochaine fois, elle dirait que sa grand mère avait reçu la médaille du courage =.=.
Et puis, elle avait légèrement sursauté, surprise par le ton que venait d'employer son patron. Le larguer ? Pourquoi le larguer ? Il en avait de bonnes lui ! C'est qu'elle l'aimait son faux petit ami ! Elle pouvait l'imaginer comme elle le voulait. Il était parfait. Et si un de ses côtés ne lui plaisaient pas, elle pouvait le changer à sa guise grâce à son imagination débordante. Sa moue surprise se changeant donc rapidement pour un froncement de sourcils, elle avait croisé les bras. Ok, elle avait compris, il voulait tout contrôler. Il n'était pas content parce qu'il aurait moins de temps pour jouer les maîtres cruels !
On s'en fout Shizuna, dis lui que tu le largueras et on en parle plus. Après tout, ce n'était pas comme s'il existait vraiment.
Never ! Antonio aurait voulu qu'elle se batte pour lui ! Elle ne pouvait pas renoncer à ses sentiments aussi facilement !
Antonio ?
Oui, bon ok, traduisons de manière plus saine d'esprit: il était hors de question de lui laisser avoir la victoire même si Antonio n'existait !

- Non !

Haaaan, kakkoii Shizuna, ce non ferme et determiné, on t'aurais pas cru capable de le dire en le regardant droit dans les yeux !
Ouais, ben y'a des fois où il fallait savoir défier son patron, même si la suite pouvait faire peur. Il fallait savoir être forte même dans la pire situation qui soit, même après un Daisuke tout nu !
Calmons nous, le patron avait justifié sa demande et...
Euh... larguer un petit ami pour mater des pornos avec lui et mettre en pratique ? Vous voulez rire !
Allez Shizuna, y'a pas si longtemps que ça, tu l'aimais bien le Daisuke. Ok, elle devait l'avouer, c'était l'une des raisons pour lesquelles elle bossait toujours ici. Avant que son imbécile d'ex petite amie ne révèle qu'elle était une parfaite salope, Maeda Daisuke.... C'était ce sempai kakkoii, celui qu'elle respectait et avec lequel elle n'osait pas se montrer trop familière parce qu'il l'impressionnait dans le fond. C'est sûr, il était séduisant, et il avait le charme d'un Hanazawa Rui, le parfait prince dans Hana Yori Dango, ce personnage mystérieux et classe qu'on ne pouvait pas s'empêcher de regarder avec admiration.
Et aujourd'hui le Rui de l'histoire lui proposait de mater des pornos avec lui ?

- =.=

T'as raison Shizuna, parfois, il vaut mieux se taire, le silence blesse plus et.... Ouais, faut aussi retenir le "crétin", n'insultons pas notre patron dès le premier topic, ça ferait mauvais genre.
Ouais, même si ton patron retourne toujours tout de manière perverse. Même si, quand tu lui balances qu'il est gros, il te répond que tu vas devoir l'aider à perdre du poids en couchant avec lui. La meilleure solution dans ce cas là, c'est de garder le même visage. Pas de gêne, pas de gêne ! Quand il n'était pas près d'elle, c'était toujours plus facile. Mais dès qu'il se rapprochait trop, elle avait l'impression que le panneau "alerte rouge" clignotait devant ses yeux. Et c'était impossible de l'éviter. On pouvait bien sûr limiter les dégats en évitant de parler pour ne pas bégayer. Ou alors tout simplement se concentrer pour que notre visage ne prenne pas une teinte trop rouge. Mais quand on était une jeune fille pure et innocente qui ne s'assumait pas, il valait mieux faire des efforts si on voulait conserver une once de crédibilité.
Aussi, à sa réplique, elle avait tenu bon, affichant cet air blasé avant de détourner les yeux dans un soupir. Ne pas trop tenter le diable en tenant son regard plus longtemps, il serait capable de prendre ça comme une invitation à la torture.

Pensa la fille qui était en train de lui faire un massage ?
Ok, il y avait mieux comme moyen de mettre des barrières et d'éviter qu'il ne nous prenne pour une faible. Mais finalement, c'était d'ailleurs assez étonnant, Daisuke était plutôt... sage ? O.O, ouais, c'était bien le mot. Elle lui massait les épaules, et même pas un seul commentaire pervers, même pas de "Tu veux pas me masser ailleurs ?", ou encore "Déshabille toi pour être plus à l'aise". Non, rien... juste calme.
Alors tout n'était pas perdu, il y avait encore une part en lui qui était bonne ! Elle le savait ! C'était impossible que le grand Maeda Daisuke change autant du jour au lendemain et
...
Shizuna ?
...
Shizuna ?

- Pourquoi ?!

Pourquoi pourquoi ?

- Mais non, je suis horriblement vilaine ! Laissez moi marcher ! Je mérite d'user mes chaussures !

Euh Shizuna =.= ?
La ferme ! Il ne pouvait pas l'emmener au lycée ! Il ne pouvait pas !
Parce que ?
Parce qu'il ne ressemblait pas au type moche qu'elle avait décrit à ses amies ! Cet affreux patron pas du tout charmant ! Et puis, il la gênerait probablement et... par pitié, elle voulait marcher !
Pas le choix visiblement vu la manière dont Daisuke l'avait traîné à l'intérieur. Pensant tout de même à s'emparer de son sac au passage, la demoiselle n'en n'avait pas moins tenté de se débattre, mais déjà elle sentait l'air frais sur son visage. Il n'allait tout de même pas le faire ?
Argh, plus jamais elle ne le masserait ! Ce type était cruel !
Parce qu'il te propose de t'emmener au lycée ?
ça doit cacher quelque chose !
Du calme Shizuna, il est juste gentil ! Ouais, mais toujours pas moche et... qu'est-ce qu'elle avait dit déjà ? Ah oui ! "atrocement repoussant". Et puis surtout... dans cette voiture O.O ! Non, ce qu'elle voulait elle, c'était de la discrétion. A la limite, qu'il lui laisse la chance de descendre rapidement de voiture sans avoir tous les yeux rivés sur eux. Mais avec une telle voiture....
Déjà sur le siège passager, elle avait maudit le moment où Dieu avait decidé de donner de la force à ce type en plus de son visage parfait.
Il lui restait peut être encore une chance. Se jeter sur la poignée, ouvrir la porte, et partir en courrant.
Oui mais, il y avait de fortes chances pour qu'il verrouille la porte avant. Ou plus logiquement qui la rattrape en voiture.
Et pourtant, ça ne l'avait pas empêché de se retourner vers lui avec un grand sourire enjoué:

- Bon ben... j'ai adoré visiter votre voiture ! Maintenant je vais y aller !

Chaque fois qu’il se retrouvait avec Shizuna, Daisuke se demandait combien de temps il pourrait supporter de la voir. Si au début, il l’avait engagée parce qu’elle était mignonne, plus le temps passait et plus elle lui insupportait. Enfin, ce n’est pas tant qu’elle était détestable hein, c’est plutôt que depuis cette histoire avec Akane, il avait beaucoup de mal à faire confiance aux gens. De savoir que cette soubrette qu’il affectionnait et cela, malgré sa classe sociale, l’avait lâchement trahis le forçait à tout remettre en question. Mais alors, pourquoi ne pas tout simplement l’avoir virée? Bah parce que ça aurait été puéril et immature… Parce que te balader nu devant elle pour la traumatiser, c’est plus adulte ? La ferme. Il la gardait avec lui précisément pour l’embêter, parce que comme un gamin, il ne voulait pas prêter ses jouets, il ne voulait pas se retrouver seul et il voulait se venger. Alors oui, il est immature et il l’assumer, à moitié … ou alors très ivre. C’est probablement à cause de cette jalousie enfantine qu’il lui avait ordonné sa larguer son petit ami. Oui, on y croit, c’était une parole froide, rude mais irréfléchie. Pas du tout parce que tu es jaloux qu’elle prenne son pied avec un autre et manque de vomir quand c’est toi qui l’aguiche non?

NON!! Et le fait qu’il avait insisté pour aller chez un médecin et s’assurer que son corps ne comportait aucune blessure ou atrocité qui pourrait repousser une Shizuna des mers, c’est une pure coïncidence. Comment ça on ne le croit pas? Kanna elle, elle l’avait supporté et avait affirmé que c’était logique, comme explication, de vouloir passer un test pour s’assurer que son mauvais caractère ne ferait pas de lui un laid comme la bête de Disney. Oui, ses alibis, il faut les prendre tous et ne jamais protester !! Notre bridé se retourna avec la fureur d’un mioche vers la petite peste qui osait lui tenir tête et refuser de larguer son petit ami. Il la toisa d’un air vraiment menaçant et lança, en haussant les épaules.

« Okay alors. Je t’y forcerai bien même si pour ça, je dois parler à tes parents ! »

Un peu plus et il lui tirait la langue. Mais non, il l’entraina dans la salle de bain où il continuait ses préparatifs. Stupide préciseront nous, il irait peindre à l’école, de quoi ruiner son complet hors de prix, alors à quoi bon choisir ses vêtements avec autant de zèle ? Ah … ne posez donc pas de question, l’amateur de revues de mode, celui qui suit les tendances et refuse d’être vu avec un truc de la semaine dernière, c’est lui. Oui, il est probablement métro sexuel mais ça, c’est à cause de son côté narcissique. Et OUI on l’aime comme ça. Pas de choix à cet effet. Finalement, la petite peste sembla se calmer puisqu’elle daigna lui masser les épaules. Il était calme, silencieux. Cinq minutes sans dire un truc tordu, franchement, il devait être malade. Mais non, dans sa tête, il cherchait le meilleur moyen de se venger de l’affront commis à son égard. Elle était barge cette fille? Aucun homme sur cette terre n’était mieux que lui. Hein Kanna? Oui, nous implorons ici sa meilleure amie, sa princesse comme une déesse, Soo sort de ce corps. Ah mais voilà, il n’avait qu’à prouver publiquement qu’il était le plus beau et le plus attentionné…. Sourire moqueur, air diabolique, il proposa :

« Quoi pourquoi ? Parce que je suis gentil, tu devrais arrêter de te plaindre. »

Attendez là, elle chialait qu’elle avait été vilaine et proposait d’user ses chaussures ? Quelque chose ne tournait pas rond et, grâce à sa perspicacité, il réussi à déduire qu’elle avait sans doute quelque chose à caché. WOW la déduction, digne de Sherlock… Dai’ ça suffit l’auto flatterie ! Mais… et si il avait toujours été Sherlock Holmes dans le fond ? Ça remettrait en question toutes les années où il avait cherché sa Cendrillon. M’enfin, revenons à nous moutons. À savoir Shizuna qui suppliait limite pour être maltraiter, on se croirait dans un film porno. Une lycéenne qui demande à être punie… Oh, un peu plus et son esprit pervers divaguait. Son sourire si doux, si apaisant de démon était de retour alors qu’il la trainait vers la voiture.

« Tu as raison, tu es très vilaine. Et comme tu es visiblement masochiste, je te donnerai le fessée ce soir *O* »

Pendant que sa pauvre victime était dans la voiture, il ne dit pas un mot. Très prudent, très sérieux, on aurait pu croire au prince charmant. D’ailleurs, c’est l’image qu’il voulait avoir. Puis, il fini par arriver devant de Lycée et, soyons sincère, eut la plus grande envie de lui foutre la honte. Mais non, elle lui souhaita limite une bonne journée et, après un sourire et un petit signe de la main, il la laissa filer en lui souhaitant du courage pour survivre aux cours. Parce que tu penses qu’elle est faible, on tient à te rappeler qu’elle t’endure sombre crétin… Oui bon, il allait remettre la voiture en marche…

« Je veux visiter ta chambre en échange. Bonne journée. »

AHAHA vous y avez cru? Daisuke se mit à fouiller dans le coffre à gant et il dénicha une bague incrustée de rubis. Il avait voulu la donner à Akane mais bon, ridiculiser Shizuna, ça n’a pas de prix. Il lui laissa un bon gros trente secondes pour rejoindre ses amies à quelques mètres de la voiture puis, sortant sans l’arrêter – il n’en avait pas pour longtemps, il retourna rejoindre Shizuna. Tout sourire aux demoiselles qui étaient avec elle, il passa un bras autour de ses épaules, un autre autour de sa taille et enfouit sa tête dans son cou. Un superbe universitaire, terriblement beau, terriblement riche juste pour vous, il faudrait être stupide pour ne pas en profiter non? D’ailleurs, il osa même parler. Oui oui, il le faisait exiprès son acte du type parfait. Sourire charmeur aux lèvres, air rêveur de mec amoureux, il lança :

« Mon ange, j’ai retrouvé ta bague de fiançailles, ne la perds plus Okay ? »

Et le pire? Il déposa le bijou dans la paume de la main de la pauvre petite nipponne sous les yeux pleins d’étoiles et de jalousie de ses amies. Comme s’il réalisait soudainement leur présence, et sans toutefois relâcher son étreinte sur la bridée, il sourit avec un air séducteur en prenant sa pose de « je suis trop kakkoi hein baver devant moi ». Finalement, tout en gardant une main autour des épaules de sa soubrette, pour ne pas qu’elle parte en courant, il déclara, en tendant une main aux jeunes filles.

« Maeda Daisuke. Enchanté. … Ma douce a du vous le dire mais en plus d’être son patron, nous sommes fiancés. »